Entre les taux de crédit qui redeviennent raisonnables, le reflux de l’inflation et les prix des biens en baisse, les conditions sont réunies pour voir les acquéreurs faire leur retour sur le marché. De fait, après un été où l'activité est traditionnellement moins marquée, les transactions ont connu une nette augmentation depuis la rentrée. Des visites plus nombreuses, des projets d'achat qui se concrétisent, des délais de vente moyens qui diminuent… faisons le point sur ces signes positifs qui indiquent que le marché immobilier reprend des couleurs !
Des taux d'emprunt plus raisonnables et un meilleur accès au crédit.L'année 2023 a vu les conditions de financement se détériorer fortement. Avec une hausse rapide des taux d'intérêt et un resserrement des critères d'octroi, il était devenu difficile pour les acheteurs de concrétiser leurs projets. En cette fin d'automne 2024, la situation s'est nettement améliorée. Amorcée dès la fin de l'année 2023, la baisse des taux s'est confirmée. Aujourd'hui, les taux moyens sont revenus à des niveaux bien plus sages, soit 3,50 % sur 15 ans en moyenne (4,3 % fin 2023)1.
Par ailleurs, les banques ont clairement décidé d'être plus accommodantes. En quête de nouveaux clients, elles accordent plus de crédits qu'auparavant. D'autant qu'elles se concurrencent fortement sur certains profils, tels que les jeunes primo-accédants, une clientèle avec laquelle elles peuvent entamer une relation sur le long terme et qu'elles tentent de séduire avec des prêts bonifiés à taux préférentiels. Associés aux conditions du taux de l'usure qui est en hausse, avec un niveau de 6,39 % pour les prêts de plus de 20 ans, le contexte est donc redevenu favorable aux acquéreurs qui ont désormais davantage de possibilités d'obtenir leur financement. En conséquence, on observe une évolution positive du marché. Ce n'est pas encore une reprise franche et massive, mais ce dynamisme se traduit dans les chiffres par une hausse de 31 % des visites de biens au 3ème trimestre 2024 et des achats deux fois plus nombreux qu'à la même période l'an dernier.
Des prix qui s'assagissent et des négociations plus fluides. Le retour des acquéreurs est également porté par la hausse de leur pouvoir d'achat immobilier. En effet, les propriétaires ont compris la nécessité de vendre au juste prix du marché. On observe ainsi un réajustement dans de nombreuses régions de France, avec une diminution moyenne du prix des biens de -3,7 % sur le 1er semestre 2024 (après -6,0 % en 2023). D’après les chiffres des Notaires du Grand Paris, le recul est plus fort en région parisienne qu’en province, où le prix des maisons a chuté de -4,2 % en moyenne. Le record est enregistré dans les Hauts-de-Seine (-9,1 %), suivi par l'Essonne (-8,6 %) et le Val-de-Marne (-8,5 %). Paris affiche désormais 11 arrondissements dont le prix au mètre carré se situe en dessous du seuil des 10 000 euros2. Dans l'ensemble, le top 10 des grandes villes françaises affiche, au troisième trimestre 2024, une dépréciation moyenne de -2 % des prix au m² (par rapport au 2ème trimestre).
La baisse des prix au mètre carré est une bonne nouvelle pour les acquéreurs qui ont également plus de latitude pour négocier avec les propriétaires. Paradoxalement, sur ce marché baissier, les propriétaires vendeurs ne sont pas non plus lésés. En effet, les vendeurs sont souvent eux-mêmes des acheteurs en quête d’un bien plus grand, ce qui leur permet de réaliser des économies intéressantes lors de leur acquisition.
Sources :
1 Observatoire du Crédit Immobilier - octobre 2024
2 Notaires du Grand Paris