Conformément à la législation adoptée en février par le sénat et l’assemblée, il sera bientôt possible de changer d'assurance de prêt à tout moment. Parallèlement, la suppression du questionnaire médical est désormais une réalité pour les souscripteurs de moins de 60 ans qui empruntent un montant inférieur à 200.000 euros. Cette suppression du questionnaire de santé devrait entraîner des hausses probables de tarifs pour l'ensemble des assurés. Elle offrira également aux personnes malades l'occasion de réaliser de très belles économies en les exonérant des lourdes surprimes habituellement demandées.
À quoi sert le questionnaire médical ?
Les assureurs utilisent le questionnaire médical pour évaluer le risque supplémentaire pris en assurant des emprunteurs qui doivent faire face à une maladie.
Dès lors, chaque souscripteur répond à une série de questions pour déclarer sa pathologie afin de déterminer les indemnités prises en charge par l'assurance lorsque la personne ne peut plus rembourser son emprunt par suite d'incapacités graves.
Parmi les assurances souscrites, on relève que les cancers concernent près de 22% des maladies déclarées, suivies par les maladies psychiques (16,4%), les affections respiratoires (10,7%) ou cardiaques (10,3%).
Pour se prémunir de ces risques majeurs, l'assureur imposait des surprimes parfois très importantes.
De grandes économies pour les emprunteurs malades.
Dès la promulgation de la proposition de loi au Journal officiel, la suppression du questionnaire médical entraînera pour les emprunteurs malades la fin des surcoûts de cotisation. Les profils concernés pourront donc économiser de fortes sommes sur leur assurance de prêt.
D'après le courtier en assurance « Réassurez-moi », près de 137.000 clients seraient ainsi dispensés de surprimes. Pour 50% d'entre eux, la surprime varie de 0 à 50% par rapport à une personne en bonne santé, mais plus de 25 % des malades règlent des coûts supplémentaires oscillant entre 50 et 100%, quand 21% de ces souscripteurs payent plus de 100% en surprimes.
L'arrêt du questionnaire médical devrait ainsi permettre une économie globale d’environ 471 millions d'euros pour les assurés malades.
Pour exemple, une personne atteinte de sclérose en plaques économiserait près de 25000 euros de surprimes, quand un fumeur diabétique peut tabler sur une économie de 8600 euros sur 20 ans.
Rappelons aussi qu'en provoquant une baisse du coût total du crédit, cette mesure pourrait également rendre éligibles des personnes qui jusqu'à présent se trouvaient au-delà des 35% d’endettement avec pour conséquence le refus de leur accord de financement.
Doit-on s'attendre à une hausse des coûts de l'assurance emprunteur ?
Cette nouvelle règlementation repose sur le principe de la mutualisation, à savoir que les souscriptions des assurés en bonne santé pallieront la suppression des surprimes réglées par les personnes malades.
Il est donc fort probable que les assureurs vont augmenter leurs tarifs pour compenser la perte occasionnée par la fin du questionnaire de santé.
Pour certains assureurs, la mesure concerne près de 70% du portefeuille de clients. Chez eux, l'augmentation des tarifs pourrait donc être assez conséquente et rapide.
Pour les banques françaises cependant, les tarifs ne devraient pas s'accroître outre mesure car elles mutualisent déjà le risque généré par les personnes souffrant de pathologies.
D'une manière générale, la hausse du coût de l'assurance devrait rester modérée. Notamment, parce que les assureurs disposeront toujours de certaines données santé pour établir leurs contrats, comme par exemple, l'âge du souscripteur, son métier et sa catégorie socio-professionnelle.
Par ailleurs, la suppression du questionnaire de santé, permettra également aux assureurs de réduire leurs frais d'acquisition-clients, en facilitant les souscriptions 100% digitales.
Bon à savoir : avec la possibilité de changer d’assurance emprunteur à tout moment, les souscripteurs peuvent gagner de jolies sommes sur le coût total de leur crédit immobilier. D'après le courtier Réassurez-moi, jusqu'à 15 000 euros sur 25 ans, peuvent ainsi être économisés en faisant jouer la concurrence.