À l'heure où se discute au sénat, la loi sur l'accélération des énergies renouvelables, beaucoup regrettent que cette législation à venir concerne essentiellement les grandes centrales, parcs éoliens ou solaires. Le photovoltaïque résidentiel semble être pour l'instant oublié des politiques d’incitation. Pourtant, selon l'ADEME, plus de 50% de la consommation énergétique annuelle du pays pourrait être couverte grâce au solaire en toiture*1. Utilisé en autoconsommation solaire résidentielle ou en production et vente par les particuliers, quels sont les atouts du photovoltaïque individuel ? Comment accélérer le déploiement d'une solution énergétique qui semble avoir de nombreux bons points à faire valoir ?
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Pourquoi développer le photovoltaïque résidentiel individuel ?
Dans les faits, un aménagement photovoltaïque réduit votre note d'électricité annuelle jusqu'à 50%, s'il est utilisé en autoconsommation, et génère jusqu'à 1800 euros de revenu annuel quand vous vendez le surplus de votre production. 2
Un équipement solaire individuel réduit non seulement la dépendance énergétique d'un ménage mais se rentabilise en 8 à 12 ans, quelle que soit la région où il est installé.
En bref : avec un taux de rentabilité qui varie de 8 à 12%, l'investissement dans le solaire résidentiel constitue pour un particulier le meilleur placement qui soit. D’autant que cette rentabilité est appelée à augmenter proportionnellement aux prix de l'énergie.
Par ailleurs, les coûts sont en constante diminution, et cette tendance baissière du prix des équipements se poursuit. Actuellement, il faut compter entre 7 000 et 9 000 euros pour obtenir une production de 3 kilowatts crêtes (Kwc), et un peu plus de 12 000 euros pour 9 Kwc, ou 17 000 euros pour 9 Kwc2.
À ces prix d'installation, un propriétaire devra également ajouter des prix de raccordement au réseau électrique s'il souhaite vendre une partie ou la totalité du surplus de sa production (environ 600 ou 720 euros selon que vous êtes en monophasé ou triphasé).
Précisons enfin, qu’il existe déjà quelques soutiens financiers qui peuvent être activés.
Ces aides prévues par l'état sont de deux ordres : d’une part, une prime à l'autoconsommation énergétique et d'autre part, un tarif forfaitaire subventionné pour l'achat du surplus produit.
Les propriétaires qui alimentent leur maison avec leur production peuvent ainsi obtenir une somme, délivrée en 5 versements, dont le montant varie de 90 et 430 € par kilowatt-crête installé, soient près 1 290 euros pour un dispositif fournissant 3 Kwc, et 2 880 euros pour 9 Kwc1
Quelles pistes pour accélérer ce déploiement ?
Fort de tous ces atouts, le photovoltaïque individuel semble avoir un bel avenir devant lui.
Pour accélérer ce déploiement, EFFY (N°1 de la rénovation énergétique en France), propose 5 axes d'amélioration qui pourraient inspirer nos pouvoirs publics.
En premier lieu, EFFY suggère d'alléger les démarches administratives. L’exemption de déclaration préalable auprès des collectivités pour les aménagements individuels, inférieurs ou égaux à 9 kilowatts crêtes (Kwc) serait une première mesure bienvenue.
Deuxième point : l'harmonisation des taux de TVA à 5,5%, quelle que soit la puissance des dispositifs, pourrait également être très bénéfique à l'essor du solaire "maison".
Ainsi, actuellement, une installation inférieure ou égale à 3 Kwc est soumise à une TVA de 10%, quand le taux est de 20% lorsque la puissance délivrée dépasse ce seuil*2. Rappelons que les directives européennes prévoient la possibilité de réduire les taux de TVA à 0% pour les projets de rénovation énergétique.
Par ailleurs, la firme leader de la rénovation énergétique en France appelle également à augmenter considérablement la prime à l’autoconsommation solaire résidentielle. Actuellement, le soutien des investissements dans ce domaine s'élève aux environs de 10% du prix de l'installation. Cette aide pourrait être triplée afin de favoriser le déploiement en masse des solutions photovoltaïques individuelles.
Dans la même veine, il pourrait être grandement bénéfique d'étendre l'Eco-PTZ aux solutions de production énergétique individuelle. Pour l'heure, aucun dispositif de crédit à taux zéro n'est en place pour soutenir les investissements des particuliers, en matière d’équipements solaires personnels.
Enfin, dernier point d’importance : pourquoi ne pas rendre éligible les propriétaires bailleurs à la prime délivrée pour l'autoconsommation des bâtiments ? Le parc privé locatif et les copropriétés concernées constituent un vivier de plus de 2,5 millions de résidences principales. Autant d'habitations qui sont privées de soutien financier lorsqu’elles souhaitent s’équiper en solaire résidentiel.
Bon à savoir : rappelons également que l’aide financière Ma Prime Rénov' prévoit un soutien pour les propriétaires installant un dispositif à énergie renouvelable, tel qu'une pompe-à-chaleur solarthermique ou un chauffe-eau solaire.
Sources.
1 l'ADEME (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie)
2 EFFY. (Leader français de la rénovation énergétique)